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mardi 13 juillet 2010

2010 - The Mynabirds - What We Loose In The Fire We Gain In The Flood - Review - Chronique d'une artiste qui rehausse les couleurs sépia de sa soul







En général, il est de bon ton avant d'écrire sur un artiste de se renseigner sur son passé historique et discographique. Connaître un minimum sa biographie semble être un préambule nécessaire qui permet de se plonger dans son art et de comprendre son cheminement. Dans le cas de Laura Burhenn, cela l'est moins. Depuis 1999, elles poursuit une carrière solo avec sous son bras des albums solos, aux influences pop/rock, acceptables mais non mémorables : Not Ashamed To Say (1999) et Wanderust (2004) et puis un détour au sein du duo indie pop Georgia James en compagnie de son ami John Davis, qui à défaut d'être vraiment intéressant vaudra à Laura Burhenn de se faire remarquée par l'excellent label US : Saddle Creek Records qui misera sur son nouveau projet The Mynabirds. Une appellation qui ne se rattache pas au hasard, en effet, c'est une référence non masquée au groupe ontarien The Mynah Birds qui a sévit dans les sixties, au sein de l'écurie de la Motown, avec dans ses rangs des noms aussi prestigieux que Rick James ou Neil Young.

Au-delà de cette similarité nominale, The Mynabirds, projet, sous la presque entière égide de Laura Burhenn aux commandes de l'écriture, de la composition et de quelques instruments, a bénéficié également des services de l'artiste encore méconnu mais culte Richard Swift à l'enregistrement et production, veut également démontrer de sa capacité à faire de la soul music la fois vintage et moderne. Une tentative louable mais qui pourrait passer inaperçue car la demoiselle passe après maintes autres qui ont tenté de remettre, avec plus ou moins de succès, au goût du jour la soul blanche des sixties et seventies instiguée par les légendaires Dusty Springfield, Carole King ou encore Laura Nyro et dont les prétendantes sont aujourd'hui Cat Power, Jenny Lewis, She & Him, Amy Winehouse, Adèle, Duffy, Kristina Train, Diane Birch, Florence Rawlings, etc.

Cependant, le premier album de The Mynabirds qui répond au sage titre What We Loose In The Fire We Gain In The Flood, paru fin avril 2010, est un petit bijou qui ne se limite pas à faire appel, de façon nostalgique, aux fantômes de légendes musicales qui sont pour la plupart hélas disparues mais soulève un enthousiasme certain envers la personne de Laura Burhenn qui se donne, à travers sa belle et puissante voix soulful, corps et âme. La mélopée développée sur What We Gain In The Fire, chanson dont le ton hésite entre la plainte et la rébellion, nous introduit de façon nuancée dans l'univers soul du projet qui atteint vite des sommets avec Let The Records Go qui, pour sa part, arrive à conjuguer la soul d'antan avec la pop actuelle grâce notamment aux percussions tranchantes qui donnent un côté trépidant à l'un des meilleurs morceaux de soul moderne de l'année 2010. L'orchestration dense et surprenante de ce morceau ne prend jamais le dessus sur l'interprétation pleine de caractère et de verve de Laura qui, pour simple point de comparaison, est une combinaison parfaite entre la douceur et la légèreté transmises par Feist et la fougue véhiculée par Florence Welsh. Numbers Don't Lie en guise de premier single lumineux est une sucrerie au charme suranné irrésistible remémorant de suite le meilleur de Phil Spector. Rafraîchissant et désarmant. Give It Time est la première ballade aux accents soul et gospel. Un morceau crépusculaire à briser le coeur.

A ce moment de l'album, l'artiste prend tout doucement un cheminement artistique différent en s'essayant à différent styles musicaux : le dépouillé et magnifique Ways Of Looking navigue dans les eaux troubles de l'indie rock, la modernité des morceaux pop alternatif intransigeant Wash It Out et Right Place s'éloignent des sentiers battus de la pure soul music et la ballade contemplative de country alternative de clôture Good Heart achèvent de montrer que le talent de l'artiste américaine brille sur plusieurs registres musicaux.

Un album de soul music sur lequel irradie la blonde et intense Laura Burhenn. A découvrir si cela n'est déjà fait pour une demi-heure de plaisir à la fois futile et indispensable.

Note Finale : 15/20

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