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mardi 17 août 2010

2009 - Christina Courtin - Premier Opus Eponyme - Review / Chronique - Un album qui manque sa cible






Il ya un peu plus d'un an, je vous contais mon coup de foudre absolu pour la jeune musicienne américaine Christina Courtin. Cette vidéo live sur laquelle elle interprétait Foreign Country m'avait bluffé : une superbe voix atypique, très expressive, un peu cassée dévoilant ses failles ravissantes et surtout une présence scénique fascinante. Elle aurait du faire la une de tous les blogs et sites musicaux en tous genres avec son premier opus Eponyme sorti en juin 2009 mais cela ne fut le cas. Plusieurs raisons peuvent expliquer ce phénomène : le ras-le-bol général de l'apparition de nouvelles artistes catégorisables folk/jazz qui n'apportent pas la hype et le renouvellement attendu par les bloggeurs et/ou les professionnels (beaucoup plus sensibles à l'omnipotence - et présence - de la scène indie-rock) sans oublier l'évidence qui s'est rapidement imposée dès la première écoute de cet album : il ne rend pas vraiment justice à la complexité du talent de cette artiste qui vit ses interprétations au feeling et à l'instantané.

Pourtant tout jouait en sa faveur : cette violoniste virtuose qui a étudié à la prestigieuse institution The Julliard School s'est entourée d'une équipe de musiciens à faire rougir n'importe quel artiste débutant ou confirmé dans la profession : le clavériste Benmont Tench, le batteur Jim Keltner, le guitariste Greg Leisz, le violoniste Gabe Witcher et surtout le multi-instrumentaliste Jon Brion (Aimee Mann, Fiona Apple, Kanye West, Elliott Smith, etc.). Une belle équipe qui donne dans les faits un caractère redondant et même prétentieux à un premier Lp qui devait s'avérer au contraire plus léger et spontané, d'une effervescence unique en son genre. Peut être en attendais-je de trop mais c'est l'impression que cette première oeuvre m'a donné au premier abord et ensuite. Le 24 juillet 2010, par le biais d'une session Daytrotter particulièrement réussie, j'ai décidé de redonner une nouvelle chance à cet album. Mon second avis s'est vite avère hélas inchangé, le live est assurément un format qui sied davantage jusqu'à présent à cette interprète troublante et insaisissable.

Cependant, tout n'est pas à jeter sur cet album, il débute de façon classique mais réussie : Green Jay, Bundah et Foreign Counrty sont des pièces folks métissées dégageant intelligence, chaleur, sérénité et intimisme d'une grande beauté. C'est plus loin que les choses commencent à tourner en sa défaveur : on s'ennuie ferme sur l'acoustique Hedonistic Paradise et le piano-voix Muldberries semble un exercice vain et un peu trop calculé, la sincérité lui faisant apparemment défaut. Le somptueux February sauve à ce moment-là l'album d'un marasme nombriliste grâce à sa beauté fragile et gracile ténébreuse mais l'album replonge de plus belles dans ses propres travers - cependant séduisants à l'oreille - : Laconia flirte de façon aventureuse avec l'indie rock mais le final n'est pas assez convaincant, les ficelles étant trop voyantes. Ce ne seront pas la pièce folk aux contours country du trop anonyme One Way Down, la pop de chambre élégante de Rainy ou encore l'aérien mais interminable Unzipped qui arriveront à me faire changer d'avis : le potentiel de Christina Courtin a été galvaudé sur cet album manquant étonnamment de souffle, de fraîcheur et personnalité.

Un premier album à l'esthétique prétentieuse beaucoup trop absorbé par ses invités de prestige volant la vedette à la belle écriture et originale voix de la principale intéressée. La session sur Daytrotter vaut davantage le détour. Une rencontre ratée mais un second album plus humble et personnel devrait lui redonner une seconde chance méritée.

Note Finale : 13/20

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1 commentaires:

Fritz a dit…

Amèrement déçu... mais bon, je viens de sauver un peu de tunes ;-) j'espère qu'elle viendra faire un tour ici.

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