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jeudi 9 septembre 2010

2010 - The Artificial Sea - Unwritten - Review / Chronique - Un mélange des genres audacieux et fascinant




Je me retrouve, de temps en temps, confrontée à des situations pas toujours enviables : j'encourage les artistes qui découvrent ce blog à me faire part de leurs requêtes mais ne leur assure pas d'avoir un article sur celui-ci. C'est une question d'éthique pour moi, je ne désire pas parler de musiques avec lesquelles je ne possède aucune affinité. C'est la raison principale que je refuse de "collaborer" aveuglément avec les artistes, agences de promotion ou (/et) encore (plus) les maisons de disques. Cela faisait déjà quelques semaines que je ne recevai plus de propositions intéressantes (l'excuse de la période estivale oblige) quand j'ai intercepté un e-mail de l'artiste Kevin C. Smith me demandant si je désirais chroniquer le dernier album Unwritten de son projet avec Alina Simone qui se nomme Artificial Sea. Je ne connaissais pas du tout l'existence de ce duo mais par contre celle d'Alina Simone m'évoquait quelque chose. La demoiselle était déjà titulaire de deux très beaux albums solo : Placelesness (2007) et Everyone Is Crying Out (2008) qui se situent dans une veine folk/rock. Cette artiste véritablement habitée par son art est reconnue pour faire partie de la relève prometteuse folk/rock au même titre que Scout Niblett ou encore Shannon Wright qui proposent toutes trois des univers musicaux assez sombres et tourmentés. 

Artificial Sea est la collaboration entre le multi-instrumentaliste Kevin C. Smith qui s'occupe de la plupart des instruments, de la composition, de l'enregistrement et d'Alina Simone qui prête sa jolie plume et surtout sa  sublime voix qui évoque un croisement entre Chan Marshall de Cat Power et l'islandaise Björk. Le duo indépendant compte déjà à son actif un sublime premier album City Islands (2006) qui offrait un univers musical audacieux, captivant et enivrant, entre jazz, trip hop, indie rock, ambiant le tout sur fond d'expérimentations, cette île s'avérant tout sauf artificielle. Unwritten arriverait-il à être du même acabit et à surpendre de la même façon que son prédecesseur ? La réponse est positive. Le duo américain continue à jouer sur les mêmes sentiers musicaux denses, sombres et expérimentaux. Par conséquent, l'auditeur ne sait jamais à quoi s'attendre et Unwritten répond à toutes les attentes auxquelles on était en droit de prétendre.

Kaleidoscope démarre l'album sur une note veloutée et dreamy qui n'est pas évoquer les travaux du duo dream pop Beach House. Alina Simone s'y montre particulièrement désarmante s'affirmant plus que jamais comme une magnifique auteur et interprète. The Gift navigue dans les eaux troubles : quelque notes de guitare électrique, d'ukulélé et même de saxophone donnant à l'ensemble un aspect fragile et décalé. Ce morceau atypique n'en est que plus réussi. Hey Child se tourne vers des sonorités pop vintage qui remémore les 60's et 70's très légères et lumineuses tandis que Baited Breath renoue davantage avec les anciens travaux du duo : l'ambiance lourde  presque étouffante possède une beauté incandescente et majestueuse. Un morceau atmosphérique des plus brillants. L'un des meilleurs de l'album. Dans la même lignée, cette sensation d'oppression continue avec le très bel instrumental sombre et hypnotique Arms Lenght. Brighter Days qui contrairement à ce que son titre indique délivre un rythme lancinant sur lequel Alina Simone donne une interprétation poignante. Excellent. Glass plonge l'auditeur dans un intéressant trip expérimental crépusculaire et obscur pendant un peu moins de deux minutes avant que le duo se ressaisisse avec Dangerous Day. L'ambiance glacée et féerique de ce morceau est absolument superbe. Intenses, sophistiqués et fascinants le minimaliste Sea Drive et l'instrumental Le Gibet clôturent l'album sur une note qui laisse l'auditeur rêveur.

Unwritten est un album qui requiert de nombreuses écoutes avant d'être appréhendé dans sa globalité, sa beauté est certes moins fulgurante et bouillonante que City Islands mais on y découvre des textures sonores encore plus complexes et originales. Le monde musical développé par ce groupe semble posséder d'infinies combinaisons et cela rend leur musique pasionnante et unique. A découvrir absolument.

Note Finale : 16,5/20

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