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jeudi 7 octobre 2010

2010 - Fiona Daniel - Drowning - Review / Chronique - La musique d'une nymphe désenchantée




Après Sophie Hunger, Evelinn Trouble, Zurich nous dévoile une fois de plus en la personne de Fiona Daniel, une perle supplémentaire en provenance de la scène pop/folk/rock. Certaines "légendes" racontent que cette passionnée de musique a fondé son premier groupe musical à 7 ans avec quelques enfants de son quartier, qu'elle faisait des enregistrements  qu'elle offrait par la suite à Noël et quand les cours à l'école l'ennuyaient de trop, elle se mettait à chanter a cappella avec d'autres élèves. Cela ne vient que confirmer le côté un peu espiègle et joliment irrévérencieux de la musique de cette belle et jeune artiste suisse. Possédant une splendide voix limpide et puissante dotée d'un petit vibrato troublant, elle offre, par le biais de Drowning apparu fin avril 2010, une première oeuvre d'une maîtrise impressionnante, extrêmement bien travaillée et maîtrisée. Peut être moins spectaculaire et universelle que la musique de la déjà grande Sophie Hunger, Fiona Daniel a cependant réduit l'écart qui aurait pu l'en distancer car il ne lui a fallu qu'un seul album pour vraiment trouver sa tonalité musicale pouvant lui ouvrir d'autre portes alors que sa compatriote se cherchait encore avec son dernier opus 1983.

Drowning est une création sur laquelle cette auteur, compositrice et multi-instrumentaliste (guitare, piano, autoharpe, etc.) laisse exprimer son côté sensible, intuitif et impétueux en étant capable de traverser plusieurs styles musicaux qui n'ont aucun lien de parenté apparent permettant à Drowning d'être un album dont on ne se lasse jamais et qui se redécouvre sous un nouveau jour à chaque ré-écoute. Ce dernier s'ouvre sur le boisé War qui a été composé par ses soins sur le violoncelle de sa grand mère. Ce morceau atmosphérique qui se termine dans une belle et élégante cacophonie constitue une superbe introduction. Le côté sombre, sans concession et alternatif de Fiona Daniel transpire par tous les pores du magnifique et torturé Moon. Sur un mode minimaliste, Wrong Way met surtout l'accent sur une ambiance nerveuse et une interprétation particulièrement prenante de l'artiste tandis que le vibrant et enchanteur Symbol Of Love désamorce quelque peu la noirceur des derniers morceaux. Une merveille. Intimiste et frissonnante, la ballade piano-voix They Got You s'avère d'une sobriété et justesse exemplaires qui font de cette merveille l'une des plus belles chansons de l'opus. Après le petit interlude sympathique Within a Minute, Fiona Daniel change complètement de registre avec une petite ritournelle bluesey Mrs. Lonelyheart au charme désuet bouleversant qui sied à la perfection à son vibrato. Retour sur terre avec Afterglow qui comporte en son sein toutes les qualités de son univers musical contemporain : nuancé, intense et envoûtant. Ambiance plus aérée mais non moins survoltée sur le spleenesque Is It Ok ? qui s'avère un beau morceau désenchanté. Comme point d'orgue, l'album se clôt sur deux highlights : l'ensorcelant Daniel que Fiona maîtrise d'un bout à l'autre à l'aide de sa voix, guitare et autoharpe et le titre éponyme qui est d'une beauté lunaire et lunatique insolentes. Epoustouflant.

Ce premier album de Fiona Daniel n'est pas fait pour plaire à tout le monde. Pas assez abordable pour les uns, ni assez alternatif pour les autres, l'artiste suisse n'en fait qu'à sa tête et impose son style musical déjà très marqué la propulsant comme l'une des plus intéressantes artistes pop/folk d'Europe. Une découverte surprenante d'une beauté sauvage éclatante.

Note Finale : 16,5/20

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1 commentaires:

Anonyme a dit…

très belle couleur musicale...

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