Pages

mercredi 23 février 2011

2009 (rééd. 2010 / 2011) - Rebekka Karijord - The Noble Art Of Letting Go - Review / Chronique - Une musique qui hante l'âme


The Noble Art Of Letting Go by Sabrine Carrein on Grooveshark
En octobre 2009, je vous introduisais à la musique de Rebekka Karijord. C'était un mois avant qu'elle ne se produise au Café de la Danse à Paris en première partie de sa compatriote Ane Brun et qu'elle remporte un beau succès d'estime auprès de toutes les personnes ayant eu la chance de l'applaudir en live. Depuis, le parcours de la belle et talentueuse Rebekka n'a cessé de s'exposer davantage à la lumière médiatique. Norvégienne de naissance, son coeur cependant appartient désormais à la Suède depuis plus d'une dizaine d'années. Son parcours discographique débutera en 2003 avec la sortie de Neophyte rapidement repéré par les critiques mais c'est avec Good Or Goodbye (2005) que le potentiel de Rebekka Karijord explose : son univers électro/pop expérimental arrivait à allier la sensibilité d'Ane Brun (une grande amie de coeur et artistique) et le glamour de Goldfrapp. Cet album ambitieux a définitivement fait d'établir la musicienne comme l'une des artistes scandinaves les plus excitantes à suivre.

La fin octobre 2009, signe un revirement musical considérable pour Rebekka Karijord avec l'apparition de son troisième opus solo : The Noble Art Of Letting Go. Alors qu'elle n'avait jamais vraiment eu la possibilité sur ses précédentes oeuvres de montrer son talent de mélodiste et de compositrice de façon plus évidente et classique, la suédoise d'adoption a décidé de s'orienter vers une musique davantage organique et boisée (les cordes sont mises à l'honneur pour la circonstance) invitant l'imaginaire de l'auditeur à accéder à des paysages forestiers sinueux et spirituels. Redécouvrir la musique de Rebekka Karijord sous ce nouvel aspect s'avère une possibilité des plus heureuses. Possédant une splendide voix de velours à la fois fragile et puissante, l'artiste ne se limite pas à habiter ses compositions de haute volée, non, elle les hante, les transcende. Dès les premières notes qui s'égrènent sur Wear It Like A Crown, on se retrouve véritablement pris en otage dans la tourmente de cette fabuleuse complainte. Ce qui caractérise également le renouveau artistique de Rebekka c'est qu'elle allie ses ballades élégiaques avec une ryhtmique soutenue, passionnée, ce qui rend la luxuriance des sonorités captivante et palpitante.

Undo Love et Parking Lot continuent dans la même approche artistique que la précédente piste. Le ton est passionné et tempétueux, d'une beauté durable mais insaisissable. En imposant une forte personnalité et en créant des arrangements particulièrement complexes, cela permet à la norvégienne de se démarquer des comparaisons trop évidentes avec d'autres artistes qui ont déjà foulé avant elle les sentiers de la musique piano (cordes en général)/ voix aux contours baroques (Kate Bush, Tori Amos, etc.). Et, elle réalisé ici même un travail fantastique. Dead On My Feet est une ballade onirique à la fois douce et survoltée, absolutely gorgeous. L'émotion qui se distille tout au long de ce morceau très atmosphérique est à couper au couteau. Langoureux, dramatique, vibrant, The Anarchistic Love prend le relais que pour mieux nous enserrer le coeur et s'accrocher à nos mémoires avec son refrain absolument imparable et inoubliable (I feel it tripping falling gripping crawling/loving moaning hoping howling/so run for your life now run for your life now run for your life).

Fragile, délicat, plus expérimental, Paperboy gagne en intensité au fil des écoutes et s'installe comme un moment en apesanteur au coeur de l'univers plutôt sombre et tourmenté de Rebekka Karijord. Difficile de faire plus attachant. Le son très épuré (les notes de piano sont légèrement réverbérées pour apporter davantage de profondeur) du titre éponyme The Noble Art Of Letting Go met en avant la magnifique interprétation toutes en émotions de Rebekka Karijord tandis que Life Isn't Short At All se cache derrière une instrumentation relevée et lumineuse pour encadrer des propos plutôt philosophiques basés sur une réflexion de l'artiste.Comme enveloppé dans une bulle auditive, la lullaby To Be Loved By You cajole l'oreille de l'auditeur avec une grâce infinie. A tomber à la renverse.

Morning Lights Forgive The Night est sans aucun doute l'un des sommets de l'opus. Ce duo avec Ane Brun est tout simplement magique et sensationnel à tous les points de vue : écriture, mariage des voix, raffinement de la composition et des arrangements. Léger et sérieux, ce morceau séduit instantanément à l'image d'un lever de soleil en hiver. L'album se clôture sur une version live de Wears It Like A Crown (avec dans les choeurs Ane Brun) qui lui donne une dimension davantage plus mélancolique et désespérée. Somptueux. Je n'oublie pas les plus chanceux qui se sont procuré l'album en format digital, de s'être vu offert une version acoustique du morceau sexy et tortueux The Collector (présent sur Good Or Goodbye). Cette nouvelle mouture est absolument sublime, encore plus prenante que sa version originale.

The Noble Art Of Leting Go est un petit chef d'oeuvre sorti en 2009, réédité en 2010 et maintenant début 2011 notamment en Allemagne et en Angleterre. Autant de raison pour ne pas passer à côté de cette divine artiste à la voix d'or, qui prend aux tripes, et aux mains de fée (écriture, piano, harpe, etc.).

Note Finale : 18/20

La chronique de David Servant de Stars Are Underground

Site Officiel

MySpace

Facebook

Où Trouver ce Bijou ?

Son Shop, Cdon.eu, Amazon.fr, Amazon.de, Fnac.fr

The Noble Art of Letting Go (Bonus Track Version) - Rebekka Karijord








0 commentaires:

LinkWithin

Related Posts with Thumbnails